Vivre seule pour la première fois
Devenir étudiant, cela signifie souvent prendre son indépendance et déménager de chez ses parents, en d’autres termes, vivre seul pour la première fois de sa vie.
C'est une expérience particulière, une nouvelle vie qui s'ouvre à nous et une nouvelle étape qui va nous apprendre beaucoup de choses.
J’ai pu expérimenter la vie en solo à dix-neuf ans, je venais d’avoir mon bac et c’était bien plus pratique pour moi de me rapprocher de ma fac plutôt que de passer des heures dans les transports tous les jours.
Je savais que j’étais capable de vivre seule, je savais que j’étais prête. Je n’étais pas malheureuse chez mes parents mais j’avais envie et besoin d’expérimenter autre chose. J'avais besoin de me confronter au monde.
En faisant le choix de partir de la maison de mon enfance, j’étais loin de m’imaginer tout ce qui m’attendait et tout ce que j’allais retirer de cette expérience.
Ci-après, je vous propose un condensé des choses que j'ai apprises en vivant seule.
J'ai appris que je n'avais pas peur de la solitude
La question la plus importante que l’on peut se poser lorsque l’on vit seul pour la première fois est : comment gérer la solitude ?
J’ai toujours été une personne assez solitaire, le fait que je sois fille unique y est sûrement pour quelque chose, mais il y a une différence entre être solitaire et vivre la solitude.
Je suis solitaire, je me satisfaits naturellement de ma propre compagnie. Évidemment, j’apprécie avoir des gens avec moi mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave. Je dirais même que j’ai un profond besoin de me retrouver seule de temps en temps parce que les gens m’épuisent rapidement.
Rapidement, j’ai pris beaucoup de plaisir à rentrer au calme après avoir été agressée par les bruits de la ville, de la fac, et du métro toute la journée. J'avais un chez moi où je pouvais me retrouver et souffler si j'en avais besoin. Être seule chez moi dans mon lit le soir était un des meilleurs moments de ma journée
J'ai appris que j'étais capable de trouver une solution à tout
Je n’ai jamais vraiment douté de moi mais cela m’a confirmé que j’étais assez débrouillarde et qu’il est très facile de faire preuve d’ingéniosité et de détourner des objets de leur usage originel au besoin.
Car oui, vivre seul(e), c'est se mettre au bricolage, c'est chercher des astuces à tout et n'importe quoi comme recoller ta grille d'aération de salle-de-bain qui est tombée sans que tu saches trop pourquoi ; c’est partir en cours en craignant devoir rester sur le palier en revenant car ta clef refuse de rentrer dans la serrure ; c'est ne pas paniquer quand ton ampoule grille un dimanche à vingt-et-une heure en hiver, que tout est fermé, que tu n'en as pas de rechange et que tu as tes partiels le lendemain. Conclusion à cette histoire, ayez toujours des bougies chez vous ou au moins, une lampe de poche. Encore mieux, une ampoule d’avance. Je vous jure, ça sauve la vie. Pensez à avoir des piles d’avance chez vous aussi, c’est toujours pratique.
Pour faire simple, ayez de tout d’avance.
J'ai appris à ne plus être (trop) bordélique
Je n’ai jamais été une pro du ménage ou de l’organisation. J’aime vivre dans un endroit propre et rangé mais je suis très loin d’être maniaque.
Vivre dans un petit espace signifie que le désordre arrive vite si on ne range pas chaque chose à sa place dès que l'on a fini de s'en servir. Je peux vous dire que je n'ai jamais voulu me retrouver envahie par une montagne d'objets donc, je me suis mise au rangement et j'ai commencé à faire mon lit tous les jours. D'autant plus qu'on ne sait jamais quand on va recevoir quelqu'un chez soi alors, c'est toujours mieux d'accueillir les gens dans un appartement à peu près propre et rangé. Il ne faut pas oublier que dans un studio, on ne peut rien cacher dans une autre pièce, si ce n’est la salle-de-bain.
J’ai appris que les voisins peuvent être particulièrement chiants
Oui, chiants. Il n’y a pas d’autre mot. À part « enquiquinants » mais ça ne reflète pas aussi bien ma façon de penser.
Qu’il y ait un peu de bruit de temps en temps comme lorsque des personnes qui marchent avec leurs chaussures est normal. Que l’on ne puisse pas ouvrir sa fenêtre parce qu’on se tape les fumées de cigarette et autre du voisin du dessus n’est pas normal.
On choisit son logement, on ne choisit pas ses voisins. J’en ai eu des très bons, gentils et serviables, comme des très mauvais, trop bruyants, d’une puanteur innommable, qui avaient des amis qui sonnaient à mon interphone en plein milieu de la nuit, ou qui étaient dépourvus de tout sens logique.
J’ai surtout appris à garder mon calme lorsque je me retrouve à parler à un mur parce que les gens peuvent être extrêmement butés. La tempête fait rage en moi mais je tente tout pour ne rien laisser paraître. C’est plutôt un bon exercice. Pas forcément réussi, mais un exercice quand même.
J'ai appris à faire du tri
J'ai un gros problème (mais je me soigne), j'ai tendance à ne rien vouloir jeter "au cas où". Je me dis toujours que je pourrai me resservir de telle ou telle chose à un moment donné et, je vous le donne en mille, ce moment n'arrive jamais.
C'est exactement comme quand on ne veut pas se débarrasser des vêtements parce qu'on se dit qu'on les mettra un jour. Mais si vous n'avez jamais porté ce petit haut sur lequel vous avez craqué une fois, il y a quelques années, il y a peu de chances pour que vous le portiez un jour. De la même façon, garder ses cours d’une année à l’autre, c’est plutôt une bonne idée. Conserver ceux du collège quand vous êtes en études supérieures ne vous sera d’aucune utilité.
Heureusement pour moi, j'achète peu de choses, je vous laisse imaginer, sinon.
J'ai appris à faire les choses à ma façon
Je dois vous avouer que c'était la première fois que j'avais une totale liberté pour plein de choses ; l'heure à laquelle je mangeais, celle à laquelle je me levais, celle à laquelle je me couchais, quand je faisais mes devoirs (je pouvais travailler jusqu'à plus de minuit sans déranger personne). Et c'était terriblement agréable de pouvoir entièrement décider de ces choses, aussi insignifiantes soient-elles pour beaucoup.
Au final, vivre seule m'a surtout appris à m'adapter et c'est ça la plus grande leçon que cette expérience m'a apportée, car on est obligé de s'adapter partout, en tout temps, avec toutes les personnes que nous croisons.
J’ai appris beaucoup à mon sujet en vivant seule. C’était une expérience, une expérience que je ne regrette pas d’avoir vécue.
Mais une expérience qui est très bien dans le passé et que je n'ai pas spécialement envie de revivre. Elle a été là pour moi quand j'en avais besoin mais maintenant que je suis passée à autre chose, j'en suis tout aussi ravie.