Le hauts et les bas

Les hauts et les bas - J'expérimente

S’il y a une chose que j’ai apprise dans la vie, c’est qu’il n’y a jamais de bonne façon de terminer et qu’il n’y a pas plus de bonne façon de commencer.


J’aurais voulu publier cet article comme le premier de ce blog mais les évènements ont fait qu’il sort seulement maintenant. Et c’est très bien comme ça.

Il est long, plus long que tous ceux que j’ai publié jusqu’à maintenant mais j’avais besoin de raconter mon histoire dans les détails. Et puis, j’aime parler mais ça, vous allez très vite vous en apercevoir.

Dans cet article, je vous propose de retracer l’histoire de la création de ce blog car j’en ai tiré pas mal de leçons et me paraissent importantes.


Je ne suis pas une petite nouvelle dans la blogosphère et les articles publiés ici ne vous seront peut-être pas étrangers. Des changements y auront été apportés, fort heureusement, j’ai évolué depuis leur première publication mais le fond demeurera le même. Pourquoi ? Tout simplement parce que je n’ai jamais joué un rôle, je me suis toujours refusée de tomber dans cette pratique lorsque j’écris, la faute à une promesse quand je me suis faite à l’âge de quinze ans.

C’est avec un grand plaisir que je reviens ici et que je reprends tout depuis le début. On ne redémarre jamais trop de fois et je ne peux pas garantir que celle-ci sera la dernière. Par contre, je peux vous expliquer le cheminement qui m’amène à cette refonte totale de cette partie de ma vie.

Vous ne le savez sans doute pas mais ce blog n’a pas été créé sur un coup de tête. L’idée de tenir un blog tournait dans mon esprit depuis plusieurs années mais la peur de me lancer était présente. Peur que l’on me juge, peur que l’on me critique, peur que l’on ne m’aime pas.

Eh bien, ces trois peurs, j’avais raison de les avoir puisque j’ai vécu absolument tout ce que je craignais.

Je l’avais déjà vécu dans la vie réelle mais, cette fois-ci, c’était par des étrangers. Très franchement, je ne sais pas ce qu’il y a de pire entre être jugé par votre entourage ou des gens qui connaissent de vous uniquement ce que vous souhaitez leur montrer.


Les prémices

Quand j’étais ado, à l’époque du collège surtout, la grande mode était d’avoir un skyblog (ces derniers n’existent même plus aujourd’hui). J’en avais un moi-même, je n’avais communiqué l’adresse à aucun de mes camarades de classe, je ne voulais pas que l’on découvre que j’étais sur internet. J’y écrivais, beaucoup, et je prenais énormément de plaisir à partager mes pensées. Je n’avais pas un seul lecteur mais ça me convenait. Mon but n’était pas d’être connue, encore moins reconnue, mais simplement d’exprimer tout ce que je ne pouvais pas me permettre de dévoiler dans ma vie quotidienne.

J’y ai vécu une mauvaise expérience, pas par rapport à ce que moi, j’écrivais, mais par rapport à ce que les membres de mon collège publiaient sur leurs blogs. Ça me confortait encore plus dans l’idée de ne dévoiler à quiconque mon identité sur le net et c’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, je blogue toujours de façon anonyme.

Et puis j’ai grandi, je suis passée en terminale, la mode du skyblog a disparue, Facebook est arrivé et est devenu viral, j’ai décidé de fermer mon blog. Je prenais toujours beaucoup de plaisir à écrire mais, désormais, j’écrivais pour moi, à un niveau réflexif et ça me faisait du bien, ça me fait toujours du bien.

Malgré tout, dans un coin de ma tête, j’avais toujours envie de partager avec les gens. Écrire pour soi-même, c’est bien, partager ses pensées, ça l’est également. Mais qui pouvait bien être intéressé par la vie d’une fille de vingt ans ?


La reprise

J’ai mis des années, trop d’années, avant de me lancer et puis, sur un coup de tête, j’ai cliqué sur « Créer ».

Novembre 2019, j'ai donné naissance à mon blog, ce blog que je désirais avoir depuis des années dans le domaine qui me correspondait le mieux à l’époque : le lifestyle. Je n’avais rien de plus à apporter par rapport aux autres, je n’osais pas vraiment donner mon avis mais je m’en fichais, je voulais faire partie de la blogosphère.

Alors j’écrivais des articles courts, très courts, totalement bateaux sur des choses du quotidien qui, dans le fond, ne me correspondaient pas forcément. Mais encore une fois, je n’en avais rien à faire. 

J’essayais d’avoir un design que je trouvais joli, original, sauf que je n’avais que de maigres bases en codage mais, vous l’avez deviné, ça m’était égal. J’ai alors choisi un design qui ne me plaisait pas plus que ça mais c’était le plus attrayant parmi ceux qui étaient proposés. J’avais choisi qu’il serait à dominance rose, comme mon prénom. De cette façon, j’avais l’impression de vraiment dévoiler la personne que j’étais tout en faisant ce que les autres faisaient déjà.

Je me mettais à prendre des photos alors que ce n’est clairement pas un art qui me passionne et que je ne sais pas retoucher des clichés, je n’ai tout simplement pas la patience nécessaire pour cela. On m’a toujours rabâché qu’il fallait faire des efforts, j’étais encore dans cette optique et je n’avais toujours pas compris que, si on se force à faire quelque chose c’est que cela ne nous correspond pas.

Je me lasse rapidement et je laisse mon blog tomber en décrépitude. Je ne faisais pas ce qu’il fallait, je ne prenais pas de plaisir. Prendre du plaisir dans ce que l’on fait est une notion primordiale.

Mars 2020, premier confinement. J’en ai profité pour rouvrir mon blog et me remettre à bosser dessus. J’avais vraiment envie de le reprendre, et, cette fois-ci, faire quelque chose qui me correspondait réellement.

Je n’avais pas d’idées précises de ce que je voulais alors, j’oscillais entre lifestyle, astuces pour la vie quotidienne, astuces pour le blogging, développement personnel… En d’autres termes, c’était un gros et joyeux bordel.

Je n’aimais pas ce bordel. J’ai plusieurs fois essayé de prendre une nouvelle direction en me disant que, cette fois-ci, c’était la bonne, j’allais enfin écrire des choses qui me correspondaient et que je pensais réellement.

Le problème est que, les statistiques existant, je voyais bien ce que les gens préféraient, les articles qui trouvaient leur public, et je me forçais à écrire sur ces mêmes sujets, encore et encore puisque, quand je publiais ce que j’aimais, ça ne plaisait pas à beaucoup de monde.


La déchéance

Pendant onze mois, j’ai sorti deux articles par semaines. Deux articles quand on n’a aucune idée de ce dont on veut parler, je peux vous assurer que c’est beaucoup. Mais je trouvais des sujets, des sujets à propos desquels je n’avais pas grand-chose à dire mais ce n’était pas bien grave ; je faisais mes recherches et j’ajoutais mon opinion. Une opinion assez neutre la plupart du temps, je ne voulais pas prendre de risques.

Je me forçais à écrire de le longs articles parce que j’avais lu que c’était ce qui fonctionnait le mieux, que c’était ce qui donnait un côté plus professionnel et, bien souvent, je ne faisais que répéter les mêmes choses de différentes manières.

J’écrivais sur des sujets qui ne me passionnaient pas, simplement parce qu’ils étaient tendances, parce que c’était ce qui fonctionnait. Je tentais d’y ajouter ma petite touche personnelle mais ils ne correspondaient pas à mon identité, à ce que je suis.

J’ai créé un compte Pinterest pour promouvoir les articles, un compte Instagram que je liais au blog mais auquel je n’ajoutais que rarement des photos puisque, vous l’avez compris, la photographie, ce n’est pas mon truc.

J’étais motivée mais j’avais de plus en plus l’impression d’avoir la tête sous l’eau. Je détestais publier les mêmes articles que n’importe qui. J’étais satisfaite de moi lorsque je publiais des articles plus complexes que des listes sur tel ou tel sujet, des articles qui amenaient les gens à réfléchir sur eux-mêmes comme je réfléchissais sur moi-même en les écrivant.

Et puis du jour au lendemain, alors que je m’apprêtais à mettre en page un article appartenant à cette seconde catégorie, je me suis vue incapable d’aller plus loin.

La raison à cela ? Un commentaire me disant que je n’avais rien vécu et que je ne connaissais rien à la vie.

Ce commentaire m’a blessé, tellement que j’ai perdu toute motivation. Je n’avais plus envie d’écrire, j’avais peur, et à raison. Mes craintes étaient avérées. On ne m’aimait pas. Cette femme avait simplement eu le courage d’écrire ce que les autres pensaient secrètement.

La personne qui m’a laissé ce commentaire ne me connaissait pas, elle ne savait pas qui j’étais, elle ne connaissait rien de ma vie ni de ce que j’avais vécu, pourtant, elle se permettait de me dire que mes paroles n’avaient aucune valeur simplement parce que j’avais eu le malheur d’indiquer mon âge. 

J’en ai donc déduit que si j’avais eu soixante ans et que j’avais tenu les mêmes propos, elle n’aurait rien eu à redire puisque c’était mon âge qu’elle me reprochait. Pas ce que je disais, pas mon discours, mon âge, soit, une chose que je ne peux pas modifier.

Ce simple commentaire n’aurait pas dû me démoraliser mais a fait remonter beaucoup de mes traumatismes passés.

J’ai donc laissé mon blog à l’abandon, les articles étaient toujours disponible, et il y avait toujours du trafic mais je ne m’en préoccupais même plus. Pourtant, plus le temps passait, plus j’avais envie de revenir mais je ne savais pas sous quel angle aborder ce retour. Je n’avais pas envie de poursuivre quelque chose qui ne me correspondait pas mais, en même temps je ne savais pas de quoi je voulais parler alors, j’ai fait ce que je sais faire de mieux : j’ai tout lâché et j’ai disparu sans la moindre de trace, sans donner la moindre nouvelle.


Le retour 

J’ai mis du temps, beaucoup de temps, à me remettre en selle. J’aimais toujours écrire, mais je n’aimais plus publier, désormais, j’avais peur et affronter ses peurs c’est loin, très loin d’être évident.

Alors, je me suis forgée une carapace, j’ai tout mis en œuvre pour me protéger, la première chose étant de ne plus autoriser les commentaires où que ce soit. Si les gens tiennent vraiment à entrer en contact avec moi, ils peuvent toujours le faire via le formulaire mis à disposition, je réponds aux mails avec plaisir.

Une fois ces barrières de protection mises en place, j’ai pu recommencer à publier des tous nouveaux articles qui prenaient une direction qui me plaisait plus.

J’ai pris du plaisir à m’occuper de ce blog, je publiais enfin des articles que j’aimais réellement, ceux-ci avaient plus ou moins de succès mais cela m’importait peu. J’aimais ce que je faisais, c’était l’essentiel.

Seulement, j’ai fini par retomber dans mes travers ; encore une fois, parce que je me préoccupais trop des statistiques. J’avais envie de réussir, d’être reconnue et cette envie primait sur la qualité du contenu que je proposais. Les gens aimaient les listes, je leur proposais des listes alors que c’est très loin de ce que je préfère publier. Je pense que l’on peut bien s’en rendre compte avec cet article, mon truc c’est parler énormément.

Je n’y peux rien, je suis faite comme ça. J’ai cependant gommé ce trait de ma personnalité pour plaire aux autres tout en essayant de me convaincre que ce n’était pas vrai, que j’étais toujours authentique. 

C’est une autre facette de ma personnalité, je suis très douée pour me voiler la face.

Jusqu’au jour où, après une fausse manipulation, j’ai perdu l’accès à mon compte Pinterest, ce n’était plus possible de promouvoir mes articles et un blog sans promotion n’existe pas réellement et n’attire pas de visiteurs. 

Ce jour-là, j’ai ri jaune mais, contrairement à ce que j’aurais pu croire, cela ne m’a pas mis un coup au moral, loin de là. J’ai vu dans cette mouise la possibilité de repartir de zéro, encore une fois et me débarrasser de ce nom de blog que je n’aimais pas mais que j’avais pris par dépit (il faut croire qu’en 2019, mon imagination n’était pas aussi fertile qu’elle l’est maintenant).

Me voici donc avec un blog tout neuf, avec mes anciens articles retravaillés et avec plein de nouvelles choses à partager avec vous.


Ça ne me dérange pas de tout recommencer depuis le début, au contraire, j’adore ça, j’aime l’idée de ne pas rester accrochée à un cadavre pour tenter de le faire revivre. Mon ancien blog était un cadavre, il était temps de le lâcher.

Toutes ces périodes de troubles, de remises en question et de doutes m’auront offert la possibilité de tout remettre à plat et de me demander ce que j’avais vraiment envie de faire. La réponse est évidente, ce que je veux faire, c’est parler de tout ce qui me passe par la tête sans me concentrer sur un seul sujet car mes centres d’intérêts sont divers. Il se peut que je parle beaucoup d’un sujet à un moment donné pour mieux le délaisser quelques semaines plus tard, mais c’est ce que je suis ; à partir du moment où j’ai la sensation d’avoir fait le tour d’un sujet et que celui-ci ne m’apporte plus rien, je le laisse complètement tomber. Et ça me convient comme ça.


Cette aventure blogging m’a permis de comprendre quelque chose d’important : se forcer ne sert à rien.

En me forçant à être comme tout le monde pour connaître un minimum de succès, je me suis perdue et je n’étais pas heureuse. Mon blog, ce blog que j’avais tant désiré créer, était devenue un fardeau plus qu’un loisir et la charge mentale qui y était associée était énorme. J’aimais toujours écrire mais je ne prenais plus aucun plaisir à partager. J’adorais ce que j’écrivais pour moi, je détestais ce que je partageais avec le monde entier.

Aujourd’hui, j’ai envie d’adorer ce que j’écris et ce que je partage. Et j’ai tout autant envie d’être fière de la façon dont je fais la promotion de mes articles, même si les épingles que je partage semblent trop avant-gardistes aux yeux des gens. J’aime la modernité, la nouveauté, on ne me refera pas.


Mon aventure dans le blogging a été chaotique jusqu’à maintenant et je sais qu’elle le sera encore mais curieusement maintenant, je l’accepte avec une facilité qui me surprend moi-même. Sûrement parce que, quand on aime réellement quelque chose, que cela fait partie de nous, on se fiche bien des difficultés que l’on peut rencontrer. L’amour de ce que l’on fait est suffisant pour nous empêcher de renoncer.

Alors je n’abandonne pas, je suis mon chemin, j’avance à mon rythme et c’est peut-être bien ça le plus important.

Peut-être que ce blog sera le dernier, peut-être qu’il grandira sur plusieurs années, peut-être qu’il sera parfait dans ses imperfections et des imperfections, il y en aura parce que… 

J’expérimente.