C'est dans ta tête

 

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« Bien sûr que cela se passe dans ta tête mais pourquoi faudrait-il donc en conclure que ce n’est pas réel ? » J.K Rowling


J’adore cette citation. Elle m’a profondément marquée lors de ma première lecture de Harry Potter et les reliques de la mort quand j’avais quatorze ans et je m’y identifie toujours autant. Elle m’est venue tout naturellement quand j’ai pensé à cet article.


« C’est dans ta tête », je l’ai entendu beaucoup trop tout au long de ma vie et oui, c’est particulièrement agaçant. Tout le monde s’y est mis : ma mère, mes amis, les profs que j’ai eu le plaisir d’avoir…

« C’est dans ta tête » c’est la réponse facile à tous les problèmes que l’on peut rencontrer dans notre vie.

« C’est dans ta tête », c’est ce que l’on nous rabâche depuis notre enfance en nous disant qu’il ne faut pas s’écouter. C’est vrai, si on s’écoute, on ne fait rien, n’est-ce pas ? Du moins, c'est la vision de la majeure partie de mon entourage.

Par exemple, moi, je n’ai jamais été capable de veiller tard, mes yeux se ferment automatiquement à partir d’une certaine heure et je ne dors pas assez, je vais littéralement très mal le lendemain.


Rêve ou réalité ?

Prenez un enfant qui fait un cauchemar, il se réveille en pleurs et à besoin d’être rassuré, qu’on lui dise que ce n’est pas réel (et même adulte, on aurait bien besoin de ça, parfois).

Mais ce qu'il a vu était réel pendant qu’il dormait et ça l’était encore lorsqu’il s’est réveillé en sursaut et qu’il est resté allongé dans son lit les yeux grand-ouverts pendant plusieurs minutes. C’était tellement réel qu’il peut même avoir peur de se rendormir.

Je vous parle de ça parce que cette situation m’arrive encore maintenant que je suis adulte. Quand mes yeux s’ouvrent, je suis encore dans mon cauchemar, à tel point que je n’ose pas bouger dans mon lit car je me dis que si je ne fais pas le moindre mouvement, on ne m’attaquera pas. J’ai beau savoir que cela ne se passe que dans ma tête, il me faut un certain temps pour revenir à la raison, refermer les yeux et m’endormir à nouveau… Au risque de, parfois, poursuivre ce cauchemar jusqu’au bout de la nuit.

Il en va de même lorsque je fais de beaux et doux rêves. Dans ces moments-là, le réveil ne sonne jamais assez tard. Sauf que là, contrairement aux cauchemars, j’ai bien conscience que ce n’est que dans ma tête alors, je n’ose pas ouvrir les yeux.

Notre cerveau a beaucoup de mal à distinguer la réalité de la fiction lorsqu’il s’agit de choses négatives, en revanche, il n’en a aucun lorsque l’on l’imagine des choses positives.

Sûrement parce que les gens passent leur temps à nous répéter qu’il faut redescendre sur terre dès que nous nous perdons dans nos rêveries.


Un rêve éveillé ?

Tu as mal quelque part ? C’est dans ta tête.

Tu ne vas pas bien ? C’est dans ta tête.

Tu as l’impression que rien ne va ? C’est dans ta tête.

Ce n’est pas parce que les autres ne peuvent pas voir une chose que cette chose n’existe pas.

Dire à quelqu’un « c’est dans ta tête », c’est diminuer les ressentis d’une personne, c’est les invalider. De mon point de vue, il n'y a rien de pire que cela. On ne demande pas forcément de la compassion, on demande à ce que les gens respectent nos ressentis.

Tout le monde a le droit d’avoir mal, de ne pas être bien et personne n’a le droit de dire vos sensations et vos sentiments ne valent rien.

Combien de fois entend-t-on les profs de sport dire que c’est dans la tête ?  Oui, très certainement que pour eux, ça l’est. Mais notre corps aussi nous dit des choses et ça, il ne faut pas l’ignorer. Quand un élément déclencheur nous dit que l’on n’en peut plus, c’est qu’il vaut mieux s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Prenons l’exemple de la peur, toutes les peurs. Oui, cela se passe dans notre tête, oui ça n’a pas souvent grand-chose de rationnel, mais la peur est liée à des évènements traumatiques qui fait que, si l’on se retrouve dans des situations plus ou moins similaires, on n’arrive plus à faire quoi que ce soit.

Oui, c’est dans notre tête, mais cela nous paralyse et nous handicape au quotidien. Ce que l'on crée dans notre tête se répercute dans notre vie de tous les jours.


Une autre perception

Oui, c’est dans la tête et heureusement, car cela signifie que l’on est bien en vie, que l’on a des sensations, que l’on imagine, que l’on crée, que l’on est humain.

Oui, ça se passe dans notre tête, forcément puisque c’est là que se situe notre cerveau et celui-ci est à la base de toutes les sensations que l’on ressent, aussi bien physiques que mentales. Mais ce n’est pas parce que c’est imperceptible à l’œil que ça n’est pas réel.

Avec les années, je suis de plus en plus convaincue qu’il faut écouter ce qu’il se passe dans notre tête. Alors, évidemment que si on rencontre une difficulté on peut avoir envie d’abandonner et on a le droit de le faire. Ça ne veut pas dire que l’on ne recommencera pas plus tard et que, cette fois-ci, on persévèrera.

Tout est une question de timing. Ce n’est pas parce que l’on n’est pas prêt à l’instant t que l’on ne le sera pas plus tard.

Tout ce que l’on tend à se répéter chaque jour devient notre réalité, aussi, il vaut mieux s’assurer avoir de bonnes pensées.

Car ce n’est peut-être que dans notre tête mais c’est bel et bien réel. Ça ne l’est juste pas pour quelqu’un d’autre que soi.