Les réseaux sociaux

Réseaux sociaux


Vous ne le savez sans doute pas mais, en dehors d’un futur compte Pinterest que j’ai l’intention de créer d'ici quelques semaines, vous ne me trouverez nulle part ailleurs sur le web… au moment où j’écris ces lignes, du moins. En effet, je ne suis pas à l’abri de changer d’avis d’ici quelques temps. J’aime me laisser cette possibilité, c’est important pour moi.


J’ai un compte Facebook privé, je m’y suis inscrite en 2010, j’étais en 1ère, c’était pour faire comme mes camarades de classe et ne pas trop me sentir mise à l’écart. J’avais d’ailleurs tellement peu envie de m’inscrire que j’ai utilisé l’adresse mail de mes parents pour le faire, c’est vous dire à quel point j’y portais de l’intérêt. J’ai rempli les informations que je voulais, j’ai ajouté une photo de profil… et je n’y ai plus jamais touché. Ma photo est la même depuis mon inscription quand j’avais 16 ans et je n'en ai strictement rien à faire.

Je n’y poste jamais rien, je m’y rends une fois tous les trois mois, uniquement pour voir ce que deviennent des gens avec qui je n’ai plus aucun contact, simplement pour me dévaloriser encore un peu plus et me sentir encore plus mal. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c’est assez dingue la propension que l’on a à aller scruter la vie des autres quand on va mal, comme pour se rassurer sur le fait que la nôtre n’est pas si nulle ou, au contraire, s’enfoncer encore plus.

C’est là tout le mal des réseaux sociaux, et Facebook en est le parfait exemple. Qui s’y rend sans arrière-pensée ? Qui s’est déjà dit « Oh, c’est trop cool ce qui arrive à cette personne, je suis content(e) pour elle » sans ressentir une pointe de déception ?


Et si seulement on faisait cela avec les gens que l’on connaît… Mais non, il faut aussi que l’on épie la vie de parfaits inconnus, des gens avec qui on entretient des relations parasociales, des gens qui n’en ont absolument rien à faire de nous et qui ne soupçonnent même pas notre existence.

Nous pensons les connaître et connaître leur vie alors que nous avons uniquement connaissance de ce que ces gens veulent nous montrer. Bien souvent, tout est faux. Les influenceurs sont juste des panneaux publicitaires ambulants qui seraient prêts à faire n'importe quoi pour vous vendre les produits qu'une marque leur envoie et surtout, pour gagner un maximum d'argent.

Pendant longtemps, je prenais plaisir à suivre certains influenceurs sur Instagram. Ça ne m’apportait rien du tout mais c’était ma petite pause détente à la fin de ma journée. Je m’accordais ce moment pour moi. Le problème, c’est que ce moment me détruisait un peu plus à chaque fois.

Je me comparais à ces gens. Tout y passait : mon corps, ma vie, mes possessions, ma famille, mes amitiés… Absolument tout. Et je me sentais mal parce que l’image qu’ils renvoyaient représentait pour moi un idéal que je désirais avoir mais que je ne parvenais pas à atteindre, quand bien même je faisais tous les efforts du monde.

Le jour où j’ai pris conscience que me rendre sur Instagram me faisait plus de mal que de bien, j’ai désinstallé l’application mais je mentirais si je disais que je n’y ai plus jamais mis les pieds. Les réseaux sociaux représentent une véritable addiction et, comme toutes les addictions, c’est très difficile de réussir à s’en passer d’un seul coup. Aujourd’hui, je n’ai pas supprimé mon compte mais je n’y vais plus tous les jours.

Ne plus m’y rendre m’a permis de gagner du temps pour faire d’autres activités qui comptent bien plus à mes yeux et qui m’apportent des choses positives ; typiquement, lire et faire un peu de sport.


Qui plus est, sous couvert d’anonymat - même si tout est relatif - les gens se permettent de dire des choses odieuses, des choses qu’ils ne se permettraient jamais de dire dans la réalité s’ils se retrouvaient face à la personne.

Twitter – devenu X – est le parfait terrain de jeu des gens qui pensent que leur avis en vaut mille et qui veulent à tout prix avoir raison même s’ils ont tort (mais malheur à ceux qui oseraient les contredire).

Sur ce réseau social, on m’a traitée de tous les noms simplement parce que j’avais osé partager mon opinion sur un sujet. Il fallait penser d’un sens, j’ai écrit le contraire, j’ai été cataloguée et ça m’a complètement vaccinée de publier quoi que ce soit. Depuis, j’y vais juste pour parcourir les infos mais encore une fois, je tends à m’en désintéresser de plus en plus car cela me plombe le moral. Il n’y a quasiment jamais rien de positif, jamais. C’est, selon moi, un terrible reflet de la société. Les gens sont aigris, moroses, tristes et le temps qu’ils passent sur les réseaux sociaux ou à regarder les infos ne fait rien pour arranger les choses.


Je pourrais aussi vous parler de Tik-Tok qui semble être un raz-de-marée chez les jeunes (c’est en utilisant cette expression que je comprends que j’ai changé de génération) mais… je n’ai pas de compte. Je refuse d’en créer un et j’ai l’impression d’être totalement dépassée.

L’autre jour, j’ai demandé à ma petite-cousine de 16 ans ce que passer son temps sur Tik-Tok lui apportait, sa réponse « Rien ». C'est à la fois fascinant et terrifiant.

Les gens se perdent dans le rien car ils pensent que cela leur vide la tête mais ils ne s’imaginent pas à quel point ils passent à côté de tout ce que la vie réelle a à leurs offrir.

Les réseaux sociaux font partie de la vie mais ils ne sont pas la vie. En revanche, leur impact sur notre état mental est bien réel.


Cependant, je ne diabolise pas totalement les réseaux sociaux, ils peuvent avoir quelques aspects positifs comme résumer brièvement des informations ou faire des découvrir des personnes talentueuses. Il faut juste apprendre à se servir correctement de ces applications et en avoir un usage qui ne nous est pas néfaste.