Les to-do lists

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Sur J'expérimente, je vous partage mes expériences et ce que j'ai retiré de celles-ci. Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'un conseil que l'on m'a souvent donné et que je me suis évertuée à appliquer pendant plusieurs années avant d'arrêter du jour au lendemain pour ne jamais reprendre. Aujourd'hui, je vais vous parler des to-do lists.


To-do list, autrement dit, liste de choses à faire. Il faut croire que ça sonne mieux en anglais.

Je ne vais pas vous expliquer comment faire une liste, j’imagine que vous savez tous en dresser une et je ne suis pas du genre à prendre les gens pour des abrutis. Je vais plutôt vous raconter comment j’en suis arrivée à faire des to-do lists, ce que ça m’a apporté et pourquoi ça ne me correspond pas du tout.

J'espère que mon histoire vous évitera de faire les mêmes erreurs que moi.


Les raisons

Alors que j'étais encore étudiante il y a quelques années, avant de commencer à tenir un Bullet Journal pendant presque un an, j’ai découvert le concept des to-do lists.

Cette idée m’a parue assez révolutionnaire alors que, concrètement, il ne s’agissait que de faire des listes quotidiennement, ce que tout le monde a toujours fait naturellement, mais j'étais tellement paumée dans ma vie que je prenais tous les conseils que je voyais et les faisais miens.

À l’époque, j’estimais que je n’étais pas assez productive dans ma journée, je trouvais qu’il y avait beaucoup trop de laisser aller dans mon quotidien et j’ai voulu y remédier en m’imposer une certaine discipline.

Sauf que la discipline et moi, ça fait deux. Si une tierce personne m’impose quelque chose sans m'en expliquer toutes les raisons, je vous garantis que je ne vais pas faire ce qu’elle me demande ; mais je m’étais dit que si, moi-même, je m’imposais une discipline, j’arriverais sans encombre à m’y tenir.

Je vais vous épargner le suspense, ça ne s'est pas vraiment passé comme cela.


La mise en place

Dans l’optique d’augmenter ma productivité, je me suis mise à faire des listes pour tout. Vraiment pour tout. Même pour les choses les plus insignifiantes. On ne sait jamais, on peut oublier des choses que l’on fait tous les jours ou toutes les semaines sans s’en rendre compte.

Je n’ai jamais été une personne qui privilégie le digital, j’aime bien avoir tout sur papier. J’ai donc pris ma plus belle plume pour rédiger ma toute première to-do list. Je m’en souviens, c’était un dimanche, pour planifier ma journée du lundi, une bien belle façon de débuter la semaine.

Pour être sûre de la suivre à la lettre, je l’avais affichée juste au-dessus de mon bureau pour l’avoir toujours devant les yeux quand j'étais chez moi.

Avec cette liste, je croyais détenir la clef de la productivité et donc de la réussite. Ma vie serait correctement organisée et c'était ce dont j'avais besoin.


Des débuts pas si prometteurs

Durant les premières semaines, tout allait bien. Je prenais plaisir à cocher mes petites cases tous les soirs et à rédiger ma liste pour le lendemain, ça avait un côté satisfaisant. C’était, en quelque sorte, ma récompense pour avoir bien travaillé. 

Une maigre récompense, il faut le dire. Et puis, « bien travailler », pas nécessairement. Je cochais mes cases dès que j’avais bossé sur une tâche, même si je l’avais bâclée parce qu’elle ne m’intéressait pas plus que ça, même si je n'en avais fait qu'un peu.

Tout ça, simplement pour avoir l’impression que j’avais été très productive dans la journée alors que ce n’était pas forcément le cas.

Ou peut-être que ça l'était, mais cocher les cases de ma to-do list n'aurait jamais dû me satisfaire à ce point, j'en suis presque devenue dépendante pendant un moment.


Les problèmes

Au bout de quelques temps, tout a commencé à dérailler.

Je ne prenais pas de plaisir à dresser ces listes mais je le faisais par habitude et parce qu’il fallait que ça fonctionne, ça devait fonctionner, je ne pouvais pas échouer une fois de plus. Comme je l’ai dit précédemment, il suffisait juste que je fasse preuve d’encore plus de discipline et, forcément, ça allait finir par me convenir.

Sauf que ce n’est pas parce qu’on se force à faire quelque chose que cela va finalement nous correspondre.


Le problème, c’est que cette simple liste me mettait une pression monstre et moi, la pression, j’ai beaucoup de mal à la supporter. Et que je sois la personne responsable de cette pression ne change rien à la chose. Je fais mon maximum mais, souvent, j’ai l’impression que je vais finir par imploser.

Là, j’étais dans l’optique de cocher des cases. Peu importe ce que je faisais, il fallait que je remplisse chaque petit point de ma to-do list avant d’aller me coucher, sinon, ça n’allait pas et je m’en voulais à mort.


Alors, j’ai fait ce que je sais faire le mieux : j’ai totalement ignoré ces listes. Elles avaient beau être affichées devant mes yeux, je ne les voyais plus. C’est très facile d’occulter les choses que l’on ne veut pas voir, notre cerveau les zappe complètement.

Je notais des choses que je faisais naturellement comme sortir les poubelles, faire mon lit ou me laver les cheveux. Sauf que je me lave les cheveux dès qu'ils sont sales, je fais mon lit tous les matins et mes poubelles sont sorties quand c’est nécessaire.

Je n’avais pas besoin de noter tout cela mais il fallait que ma to-do list paraissent immense, vous comprenez.

Moi aussi, je voulais avoir une vie bien remplie et trépidante, exactement comme ce que je voyais sur les réseaux sociaux.

Et c’est vrai que ma vie était bien remplie, remplie comme celle de n’importe qui, mais elle n’était pas trépidante. Et ce n'était pas faire des listes qui allait la rendre trépidante et m'apporter le sentiment de complétude dont j'avais besoin.

Les to-do lists n'étaient qu'un outil, et cet outil ne me convenait plus.


Cependant...

J’ai persisté dans ma connerie - parce qu'à ce niveau-là, on peut parler de connerie - lorsque j’ai décidé de me mettre au Bullet Journal et donc, d’y inclure mes to-do lists. À mes yeux, c’était complètement différent puisque ce n’était plus au-dessus de mon bureau mais dans un carnet qui était sur mon bureau et que je pouvais personnaliser à ma guise. Non, vraiment, ça n’avait rien à voir.

Je vous raconterai mes déboires avec le BuJo une prochaine fois, je ne vais pas plus m’épancher à ce sujet pour l'instant, je rajouterai juste qu’il cumulait deux choses qui ne me convenaient pas et qui ne me conviendraient jamais, même présentées sous une forme différente.

Parce que toute cette organisation trop parfaite, ce n'est pas moi. C'est la chose la plus importante que j'ai eu l'opportunité d'apprendre grâce à ces to-do lists.


Faire des to-do lists avait décuplé ma charge mentale quand cela était censé m’aider à alléger mon quotidien.

Je me suis alors posée une question :

Aurais-je commencé à faire des to-do lists si je n’avais pas été influencée par Youtube et les réseaux sociaux ?

Peut-être, mais certainement pas de la même façon. 

Je m'obligeais à faire un certain nombre de choses tous les jours, simplement parce que j'avais l'impression d'être débordée, et j'oubliais le plus essentiel :

Ce n’est pas la quantité de tâches effectuées qui compte mais la qualité de votre travail.