Prendre le temps de s'isoler

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" On ne peut pas être disponible pour les autres si on n'est pas disponible pour soi."

 

Personne ne prétendra le contraire, la vie peut être terriblement épuisante. La société veut que l’on soit productif en permanence et prendre du repos n’est pas toujours bien vu. Pourtant, c’est nécessaire pour continuer à être productif, justement.

Comment peut-être se donner à fond si on ne prend pas le temps de souffler ?

 

D’autres fois, on a beau réussir à être productif, la présence des autres nous épuise encore plus que les tâches que l’on fait. C’est mon cas. J’arrive à avancer facilement seule sans être trop fatiguée alors que je meurs d’envie de dormir après avoir seulement passé quelques heures entourée de personnes, même des amis ou des membres de ma famille. Dans ces cas-là, je trouve un prétexte pour aller m’enfermer dans ma chambre quelques instants. Ce n’est pas très poli mais ça ne blesse personne et j’estime que mon bien-être passe avant la politesse.

 

Est-ce que vous aussi vous faîtes partie des personnes qui ont besoin de se retrouver seules pour se ressourcer ?

 

On ne choisit pas toujours d’être exposer à certaines sources de stress mais il est possible de les limiter, ne serait-ce que pour quelques minutes.

Bien sûr, on ne peut pas s’isoler en permanence des personnes qui nous entourent et qui ne sont pas sur la même longueur d’onde que nous mais on peut trouver des moments pour souffler tout au long de la journée, même si c’est seulement le temps de prendre sa douche ou d’aller aux toilettes.

 

Souvent, à l’époque où j’étais étudiante, quand j’étais dans le métro, j’arrivais à partir dans mes pensées, à totalement me déconnecter de l’endroit où je me trouvais et des personnes avec lesquelles je me trouvais (quand je faisais le trajet seule, naturellement). J’appréciais particulièrement lorsque je marchais seule dans la rue sur le trajet du retour, encore une fois, un peu perdue dans mes pensées. Je trouvais ce moment particulièrement réconfortant l’hiver, quand je rentrais une fois la nuit tombée. J’étais emmitouflée dans mon manteau et ma grosse écharpe, j’avais froid, je marchais vite, j’aimais cette atmosphère. C’était mon moment à moi pour m’isoler avant d’être rattrapée par la réalité des choses une fois que j’aurais franchi la porte de mon immeuble.

J’avais réussi à me trouver un moment pour moi alors que j’étais entourée et c’est ce que je vous recommande de faire.


Naturellement, on ne peut pas totalement se couper du monde extérieur mais on peut limiter les sources auxquelles on a accès.

La première solution est de zapper les chaînes d’info en continu et les journaux télévisés. Attention, ça ne veut pas dire que l’on ne doit pas connaître les informations dans les grandes lignes mais plutôt qu’une fois que l’on est au courant d’une chose, on n’a pas besoin de creuser le sujet si cela nous provoque de l’angoisse. On n’a pas à être connecté en permanence.

 

C’est la raison pour laquelle je vous recommande vivement de couper les réseaux sociaux.

Ce n’est pas la première fois que je le dis ici, les réseaux sociaux, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé et c’est le meilleur moyen pour nous donner une source d’angoisse supplémentaire. On y voit tellement de mauvaises nouvelles, des gens aigris, malpolis, méchants, on tombe sur des informations dont on se passerait bien.

Pourtant, j’y suis, notamment sur Twitter (enfin X, désormais). Je ne poste jamais rien et je n’y passe pas beaucoup de temps dans la journée mais parfois, le soir, il m’arrive de m’y rendre. Pareil pour Instagram et Facebook où je lis beaucoup d’infos qui tendent à être anxiogènes et qui ne font rien pour diminuer mon niveau de stress.

J’adorerais réussir à me désinscrire une bonne fois pour toutes. Il faut croire que la tentation est encore trop grande pour moi. J’arrive sans problème à me passer de Facebook pendant plusieurs mois mais, dès que je m’y rends, c'est plus fort que moi, je vais voir ce que sont devenus les gens que j’ai côtoyés lors de ma scolarité. Sans doute que je ressens le besoin de me faire du mal et de me dire que ma vie à moi est nulle. Je ne recommande pas de faire cela mais je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas.

 

Je vous parlais de mes trajets en métro un peu plus haut. Ce qui est paradoxal, c’est que je n’ai jamais branché mes écouteurs dans les transports en commun. J’étais perdue dans mes pensées mais en même temps, ouverte au monde.

Aujourd’hui, les gens sont totalement coupés les uns des autres tout en étant en permanence connectés. Moi, j’étais totalement connectée aux autres tout en en étant totalement coupée. Cela me permettait de réfléchir à toutes les choses possibles et inimaginables et clairement, certaines de mes meilleures idées me sont venues de ces moments.

 

Maintenant, quand je m’isole, c’est pour aller écrire quelques lignes dans mon journal. C’est nécessaire pour moi, pour savoir où j’en suis et surtout, pour m’aider à déverser ce que j’ai en tête et désencombrer mon cerveau pour ensuite être à nouveau disponible pour les autres.

 

On ne peut pas être disponible pour les autres si on n’est pas disponible pour soi.

 

Alors pensez à vous, occupez-vous de vous, accordez-vous le temps de souffler même si c’est seulement pour quelques instants ; cela vous permettra de faire retomber la pression et donc, de vous sentir mieux.