La performance

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Ceci est le premier article que je poste sur J'expérimente en février mais ce n'est pas le premier que j'ai rédigé. En réalité, il y en a eu plein d'autres mais ils ont tous été mis en privé.

Pourquoi ?

Parce que je m'étais fixée un objectif ce mois-ci : écrire et publier un article par jour durant un mois entier. J'ai tenu une semaine et j'aurais pu continuer à tenir mais...

Je ne pouvais pas tenir d'un point de vue mental.


Les objectifs

J'ai compris que me fixer des objectifs n'était pas quelque chose qui me correspondait, pas quand ceux-ci doivent être réalisée dans une période bien définie, en tout cas. Cela me met une dose de stress que je ne peux gérer.

Je ne suis pas faible, j'ai juste appris à connaître mes limites et à les identifier.

Longtemps, je me suis fixée des objectifs, parce que c'est ce que l'on m'a enseigné et parce que c'était ce que je voyais sur internet. Il fallait que je sois ambitieuse, productive, que j'en fasse toujours plus.

Et j'ai fait cela durant une grande période de ma vie alors que j'allais très mal. Je n'avais pas compris que cette pression contribuait en grande partie à mon malheur.

Et ce que j'avais encore moins compris c'est que, cette pression, je me la mettais toute seule. Tout ça parce que je voulais qu'on parle de moi en bien, qu'on me voit autrement qu'une fille simplement gentille.


La responsabilité

Oui, notre entourage, la société, nous enjoignent à répondre à des exigences qu'ils définissent à notre place et dressent leur propre portrait de la personne "parfaite" mais notre façon de répondre à toutes ces injonctions n'incombe qu'à nous-mêmes.

Nous sommes toujours responsable de la façon dont nous répondant aux gens. Et oui, cette phrase ne fait pas plaisir, elle peut être difficile à entendre et à accepter. Surtout à accepter.

Répétez cette phrase : "Je ne suis pas responsable de ce que pensent les gens mais je suis responsable de la façon dont je reçois les informations".

Fort heureusement pour moi, cette fois-ci, je me suis rendue compte assez vite que j'étais en train de perdre pied et j'ai eu le courage d'abandonner mon projet avant que cela devienne ingérable pour moi. Et quiconque me connaît sait à quel point réussir à abandonner quelque chose qui ne me convient pas est une victoire.


La performance

J'ai voulu être dans la performance.

J'ai voulu être dans la performance en écrivant un article par jour, tout comme j'ai voulu l'être à l'époque où je m'étais persuadée que pour être lue mes articles devaient comporter au moins mille mots, tout comme je l'étais en me fixant un certain nombre de visiteurs par jour. Pas parce que je voulais être la meilleure mais parce que je voulais prouver à n'importe qui que je pouvais réussir quelque chose.

Sauf qu'au plus profond de moi, je sais très bien que je réussis déjà à ma façon. Et certes, peut-être que ma réussite va prendre plus de temps que beaucoup de personnes mais, est-ce vraiment important ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que la réussite ? Celle-ci est une notion différente pour chacun.

Alors, pourquoi ai-je fait cela ?

Je l'ai fait pour moi, pour gonfler mon ego, pour pouvoir me dire "wow, j'ai réussi à écrire un article par jour, je ne suis pas si nulle que ça !".

Et c'est vrai, je ne suis pas nulle. Mais je n'écrivais pas ces articles pour les bonnes raisons. La réalité était que je n'arrivais pas à en être fière. La preuve, je n'en faisais même pas la promotion. Et je prétendais m'adresser à des gens alors qu'en réalité, personne ne me suivait. Vraiment personne. Les gens préféraient des articles plus anciens. Je les comprends.

L'autre raison pour laquelle je l'ai fait est parce que l'on nous dit tout le temps d'être performant. Et quand bien même on veut rejeter ce concept, il arrive que l'on y succombe, simplement parce que l'on se dit que de cette façon on sera mieux vu par la société, nos collègues, nos amis, et même notre famille.

Mais pourquoi vouloir être performant si ce que l'on fait ne nous convient pas et que cela nuit à notre santé mentale ?

J'ai compris que la performance, quelle qu'elle soit, n'est pas bonne, quand bien même c'est ce que demande la société en nous faisant sans cesse culpabiliser.

Mais comment pouvons-nous être heureux si nous ne vivons que pour la performance ? Si nous ne vivons que pour être meilleur que les autres ?


Vous n'avez pas à être le meilleur, vous avez à être bien avec vous-même.

Ne tombez pas dans le piège de la performance, encore moins dans celui de la productivité, ça n'en vaut pas la peine.