Le syndrome de la page blanche
On se retrouve aujourd'hui pour parler d'un sujet que j'avais plutôt hâte d'aborder mais auquel j'attendais d'être confrontée avec J'expérimente : le syndrome de la page blanche.
Autrement dit, la crainte me retrouver devant mon ficher Word et que la nouvelle page que j’ai ouverte reste vide, sans que mes doigts parviennent à taper quoi que ce soit sur le clavier ou pire, que ce que je tape n'a ni queue ni tête et que je ne parvienne pas à en dégager quelque chose.
Comme vous l'aurez compris, je suis touchée par ce syndrome cette semaine.
Ça m’est déjà arrivé quelques fois, et je sais que ça m’arrivera encore, je n’ai aucun doute à ce sujet. Je suis là, mes pensées vont dans tous les sens. J'appose le point final et je me relis ; j'ai abordé trois mille sujets mais aucun assez profondément pour en faire un article entier. Je dois vous avouer que quand c'est comme ça, c'est frustrant et ça fait aussi un peu peur.
Ce qui m'effraie c’est que, les fois où je me suis retrouvée sans savoir quoi écrire, j’ai emprunté une voie qui ne me correspondait pas, à savoir, j’ai suivi les tendances, j’ai fait ce que le public attendait, j’ai fait ce qui fonctionnait pour les autres et je me suis perdue. J'ai la ferme intention de ne plus suivre ce chemin, d’où la peur de la page blanche car ce problème m’amène à ne plus vraiment être moi-même. Eh oui, même si je sais que c'est mal, je ne peux m'empêcher d'aller regarder les tendances Pinterest et je vois bien ce qui fonctionne.
Mes statistiques aussi le montrent, d'ailleurs. J'essaye d'y accorder de moins en moins d'importance mais il y a des moments où c'est difficile de résister à la tentation de les regarder et de les décortiquer. Et quand elles partent dans tous les sens, c'est compliqué de savoir ce que les gens aiment et ce qu'ils n'aiment pas.
C'est aussi très compliqué de rester soi-même quand ce que l'on aime et ce dont on est le plus fier n'attire pas grand monde.
Le syndrome de la page blanche, c’est la peur de ne plus être capable produire quoi que ce soit et donc, de se retrouver seul avec soi-même. Du moins, c’est la conclusion que j’en tire. Quand on est seul avec soi-même on est vrai, on ne se cache pas parce que l’on n’a aucun plan précis à suivre, on a aucune direction dans laquelle aller, on ne peut que se poser des questions et généralement, les réponses que l’on y apporte ne nous font pas plaisir.
C'est très inconfortable de se retrouver seul avec soi-même.
Mais se confronter à nous-même, à qui nous sommes peut également nous faire beaucoup de bien, je dirais même que c’est indispensable pour pouvoir avancer, non seulement dans ses divers projets mais aussi et surtout dans sa vie quotidienne.
Souvenez-nous, on ne va jamais aussi loin que lorsque l’on ne sait pas où l’on va. Le syndrome de la page blanche nous amène dans des contrées que l’on n’a jamais osé explorer mais une fois que l’on y est, on se dit que ça valait le coup.
Pour prendre mon exemple, ce matin quand je me suis mise derrière mon ordi, je n’avais aucune idée de ce dont j’allais vous parler, je savais juste que j’allais écrire ; pour le reste, j’ai tout simplement laissé mon esprit me guider, j’ai enchaîné les mots, puis les phrases, puis les paragraphes. C’est parce que je ne savais où j'allais que vous avez cet article sous les yeux.
Si vous souhaitez un exemple encore plus parlant, en voici un autre : quand j’ai créé J’expérimente, je n’avais pas vraiment d’idée précise de ce dont je voulais parler, je n’avais pas de niche, je ne voulais pas de niche, je n’en ai toujours pas et je n’ai pas l’intention de me ranger dans une case pour l’instant – si ça doit arriver, ça se fera naturellement au fur et à mesure – tout ce que je savais, c’était que je voulais écrire alors, je me suis lancée, j’ai démarré face à... une page blanche.
On a tendance à l’oublier mais on démarre toujours tout face à une page blanche. On est simplement habitué à ce que les gens nous indiquent dans quelle direction aller et on y va sans se poser la moindre question, sans vraiment prendre en considération nos envies les plus profondes. On pense avoir notre libre-arbitre, on pense réfléchir librement mais pas vraiment en réalité, puisque tout est orienté.
C’est pour toutes ces raisons que je ne considère plus le syndrome de la page blanche comme étant quelque chose de mal, je dirais même qu’il est nécessaire de passer par là de temps en temps car cela permet de se connaître soi-même finalement, et croyez-moi quand je dis qu’il n’y a rien de plus important dans la vie. Aussi, de mon point de vue, on ne se connaît jamais trop bien.
Alors ne craignez pas le syndrome de la page blanche, lancez-vous sans avoir la moindre idée de ce que vous allez faire. Peu importe l’activité dans laquelle vous vous lancez, vous allez entrer dans une merveilleuse aventure qui commence par un grand saut dans l’inconnu. Et croyez bien que des sauts dans l’inconnu, il y en aura tout au long de votre parcours ; mais c’est bien car cela vous permettra de vous renouveler à chaque fois.